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Soie

Madagascar possède une très ancienne tradition séricicole.

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La Chine fut la première à pratiquer la sériciculture où selon la légende, la soie traditionnelle serait née dans la tasse de thé d'une princesse chinoise. Celle-ci buvait un thé sous un mûrier lorsqu’un cocon tomba dans sa tasse et c’est en voulant l’en sortir que la princesse Hsi-Ling-Shi fila le premier fil du précieux tissu. A partir de là, ses compatriotes domestiquèrent le mandarina, ancêtre du bombyx actuel.

 
A Madagascar, les premiers européens qui visitèrent les hauts plateaux au XVIe siècle  découvrirent cette tradition du tissage de la soie.
Par la suite, Drury attesta la présence de la soie au XVIIIe siècle : « La soie est très abondante dans le pays, on la récolte sur différentes espèces d’arbres et les locaux étirent les cocons avec leurs mains tissant comme le coton, la soie qu’ils obtiennent de cette façon ».

 

La particularité de la soie malgache réside pour beaucoup dans l'exploitation d'un ver à soie sauvage et endémique de Madagascar.


On connaît plus communément le bombyx du mûrier (bombyx mori) dont les chenilles sont nommées « vers » au lieu de chenilles en raison du peu de poils qu'ils portent. Ce bombyx du mûrier ou "landikely" (petit cocon) issu uniquement de l’élevage est également présent à Madagascar.


Le bombyx malgache « boroceros madagascariensis » ou "landibe" (grand cocon) produit  des chenilles de couleur noire mat qui vivent à l’état sauvage dans les forêts de tapia et se nourrissent de leurs feuilles pendant environ deux mois et demi avant de s'envelopper dans un cocon  de forme ovale. Les villageois ramassent ces cocons en  septembre/octobre ainsi qu’en février/mars pour en extraire la soie.


Il existe trois types de soie à Madagascar : la soie domestique du bombyx mori, la soie sauvage du borocera madagascariensis et la soie d’araignée, nephila madagascariansis.

 

Utilisée principalement à Madagascar pour la confection des "lambamena" ou linceuls en raison de son caractère imputrescible, la soie sauvage fait partie intégrante des matériaux traditionnels malgaches. Ses qualités sont nombreuses et le tissage artisanal sur les petits métiers à tisser de 70 cm de large pour 2,50 m de long en général, permet d'obtenir des soies de densité allant jusqu'à 200g/m2 alors que les soies classiques chinoises ou indiennes ont une densité de 30 à 40g/m2.

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La soie sauvage est unique et certains hauts couturiers de la planète (dont Yves Saint Laurent) l’utilisent dans leurs créations.

 

Avec l’amélioration de la maîtrise de l’élevage du Bombyx mori, la soie s’est peu à peu démocratisée… Le mariage de fils de soie sauvage et de soie d’élevage, la modernisation des tissus de soie qui ne sont plus destinés aux femmes d’âge mûr et d’une certaine classe sociale mais se sont ouverts à tous, l’introduction de colorants chimiques spécifiques à la soie et la production de tissus de grande largeur, tout cela contribue à produire des tissus particulièrement beaux et originaux tant pour l’ameublement que pour l’habillement.

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Il existe cependant des freins importants au développement de la sériciculture malgache…


En amont : l’insuffisance de matières premières, tant en soie sauvage qu’en élevage ; avec une faible productivité en milieu paysan ; l’insuffisance des services de recherche et de grainage ; la dispersion et le manque d’expérience des opérateurs.

 

En aval : les techniques de production sont archaïques et ne permettent pas de valoriser correctement les fils et les tissus produits ni d’élargir la gamme des tissages pour répondre au mieux aux besoins des consommateurs. En découlent des prix de la soie malgache non compétitifs sur le marché…

 

Les perspectives de la sériciculture à Madagascar dépendent aujourd’hui d’investissements pour une exploitation normée et de qualité de toute la filière de production. Ou comment soutenir la transformation d’une richesse brute d'exception en un produit de qualité, vitrine du savoir-faire malgache, et accessible à un plus grand nombre ?

Commentaires

  • roh la première photo de l'écharpe grise est terrible, j'ai déjà chaud rien qu'à la voir

  • je te confirme qu'elle est aussi belle qu'agréable à porter :)

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