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Notre bibliothèque (la suite...)

Ce midi j'aurais du parier 1 million sur mon intuition que je me retrouverais propriétaire d'un tronc d'arbre avant ce soir, faute de trouver des planches en bois un peu présentables.

Ce fut fait, après 3 refus de menuiseries de découper des planches assez épaisses pour les futures bibliothèques, j'ai acheté pour l'équivalent de 16€ un magnifique tronc d'arbre de 300kg, et j'étais tellement ravie de cet achat en sachant déjà ce qui m'attendait ensuite... Trouver une scierie avec une lame et qui accepte de débiter le tronc selon l'épaisseur que je voulais. Y trimbaler ensuite le tronc, faire découper toutes les planches et m'asseoir sur le tas de planches au fur et à mesure de la découpe pour ne pas me les faire voler, ensuite trouver une charrette et un aide pour la tirer pendant que j'allais la pousser sur 3km en courant.

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C'est à ce stade que je me suis rappelé que Fanny m'avait un jour expliqué qu'elle faisait du crossfit et qu'en résumé "on y soulève des pneus pendant que qqu'un t'hurle dessus" (approximativement), je n'étais pas emballée par les pneus mais encore moins par l'idée qu'on m'hurle dessus. Sauf qu'à Anosibe, repaire de brigands où tu achètes des troncs d'arbre comme d'autres une baguette de pain ailleurs, tout le monde hurle sur tout le monde et que ça ne s'arrange pas quand toi et ta charrette essayez d'intégrer le trafic dense des bus collectifs, des passants, des marchands ambulants, des enfants qui jouent à même la route, des nids de poule remplis d'eau, le tout sur un espace de 1,50m de large. Au début, c'est à dire sur les 5 premiers mètres je pense, tu gardes des manières civilisées, tu demandes pardon en espérant n'éborgner personne, "azafady tompoko, azafadiooo", en retour tu obtiens des concerts de Klaxon furieux des chauffeurs de bus derrière toi, les insultes des marchands, version crossfit tel que je l'imagine donc. Tu restes zen, tu dis rien, il te reste un fond de dignité. Pas pour longtemps en fait. Il fait 30 degrés, la pollution de l'air est telle que tu respires directement les gaz d'échappement de tous les bus alors que ta charrette est bio, tu en as plein les bras de ton tronc d'arbre, les gens qui t'hurlent dessus une fois de trop, tu deviens le prof de crossfit, ça y est c'est toi, au bout de 10 mètres tu as MUTÉ. "Andraso eo Paoly !" (PARDON aux malgachophones choqués), tu invites au sens littéral ton interlocuteur à aller attendre un certain Paul tout en haut de la colline et à l'attendre bien longtemps, tellement longtemps qu'il t'oubliera et que ça te fera des VACANCES.

Voilà voilà, j'ai beaucoup aimé ces 3 kms jusqu'à Mahamasina en courant-poussant-jurant pour être sûre qu'à l'arrivée la cargaison soit complète et que rien n'ait disparu malencontreusement si j'étais rentrée en voiture de mon côté. Demain, je vais acheter les briques, le ciment et le sable des deux chantiers, j'ai hâte...
En rentrant, j'ai rampé jusqu'au marché, dîner à 18h, coucher à 18h30. 
"J'aime pas trop le crossfit..." est ma conclusion du soir. A demain !

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