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  • La poule, the "It" accessory

    Maintenant que vous savez comment survivre aux oursins grâce au jus de papaye, nous allons aujourd'hui renforcer vos chances de survie en milieu hostile, au hasard... celui des crocodiles.

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    Postulat de base : le crocodylus palustris est plus enclin au festin sauvage qu'à la dégustation Ladurée. 

    C'est pourquoi lors de la descente en pirogue d'un fleuve infesté de crocodiles, vous veillerez avant d'embarquer à acheter au marché local, une poule bien grasse.

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    Poule qui deviendra votre meilleure amie durant le temps de ce périple.

    Avant de commencer à pagayer, installez le volatile perché sur le rebord de la pirogue, un fil reliant l'arrière de la pirogue à une de ses pattes.

    Une fois en zone dangereuse, non seulement la poule deviendra hystérique et constituera un ventilateur naturel très efficace, mais en cas d'approche trop menaçante, vous n'aurez qu'à couper le fil et sacrifier la poule aux crocos. Ils se battront entre eux pour la dévorer, vous laissant ainsi le champ libre pour pagayer et filer !

    Voilà, voilà. 

    À ce stade d'efficacité, il serait maladroit que vous reproduisiez mon erreur quand j'accoste la nuit sur un banc de sable, que je monte ma tente dans le noir et que je découvre le lendemain matin à la lumière du jour que j'ai passé la nuit à côté de squelettes de crocos...

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    Ah ah ah... Restons zen ;)

  • Crocodile Dundee

    Aujourd'hui, la question qui nous occupe est : "Comment se faire 30 millions d'amis ?"

    Ce matin-là, avant de remonter le fleuve Tsiribihina à la rencontre de ses riverains, je profite de mes derniers instants sur la terre ferme pour faire un tour dans le poulailler de l'étape... Les gallinacées m'ayant "bercée" toute la nuit, ce matin je leur rends une petite visite de courtoisie. Au menu bientôt : "poulette à la broche" !

    Tiana (mon "assistant-piroguier") et moi sommes allés au marché pour faire les provisions des sept jours à venir sur le fleuve. Ananas, brèdes, poulet, eau, riz, la remontée du fleuve devrait être sportive ET gastronomique...

    Après avoir retraversé le village, nous arrivons à "l'embarcadère", pompeusement baptisé puisqu'il s'agit en réalité d'une descente de boue.

    À la pirogue, c'est l'émeute ! Chacun cherchant à marchander quelque chose, vivement le départ !

    Tout est maintenant chargé, je vérifie une dernière fois que la pirogue ne prend pas l'eau. Non ? Let's go !

    Premiers coups de pagaie sur le fleuve Tsiribihina, long de 145 km entre Belo-sur-Tsiribihina et Miandrivazo, la pirogue glisse sur les eaux calmes bordées par deux rives sablonneuses.

    Le fleuve est large d'une vingtaine de mètres et charrie la latérite des bords de berges, ce qui lui donne sa couleur orangée.

    La Tsiribihina semble vivre au rythme des pirogues et du teuf-teuf-teuf des taxis-brousse flottants, mora mora (expression légendaire à Madagascar qui signifie que le rythme est aussi endiablé que celui des colocs d'une maison de retraite).
    On y assiste aux scènes de pêche, aux jeux des enfants, à la toilette ou au lavage du linge, on y croise même des zébus ! Par certains endroits, l'eau est en effet si peu profonde qu'elle permet la traversée en charrette à zébus d'une rive à l'autre.

    Côté vocabulaire, ici pas de "Manao ahoana tompoko" (bonjour M, Mme) mais "Salama tompoko" puisque nous sommes chez l'ethnie Sakalava. Malgré des différences entre le malgache des Sakalava et celui des Merina (la langue "officielle"), j'arrive quand même à me faire comprendre de mon aide-piroguier. Sinon on se lance dans le mime...

    À la surface de l'eau, abondent de superbes jacinthes qui forment de beaux "tapis" mauves et verts, le fleuve semble s'ouvrir devant nous au rythme lent de nos pagaies, c'est magique...

    Petit détail technique mais qui a son importance (pour moi surtout) : j'ai les fesses trempées.
    Je m'intéresse un peu tard à ce qui me sert de "siège" dans le fond de la pirogue... Il s'agit en fait d'un gros morceau de mousse... imbibé d'eau. Il ne me reste plus qu'à attendre notre pause-déjeuner pour arranger ça, et à mariner en silence jusque-là...

    Pagayer, à la longue, n'est pas une activité passionnante en soit, mais le faire avec une poule folle dans le dos la rend tout de suite plus épicée !
    Ce petit voyage sur l'eau n'est visiblement pas du goût de notre hôte à plumes qui se perche sur le bord de la pirogue en battant hystériquement des ailes, c'est un peu bruyant mais constitue en même temps un bon ventilateur naturel... non négligeable sous le soleil de plomb qui brûle et assomme...

    Après trois heures de remontée du fleuve, on accoste sur un coin de berge enfin à l'ombre.

    On fait du feu et pendant que le riz cuit avec les brèdes dans la marmite, je me change et me confectionne un siège étanche avec une bâche plastique. Grand luxe.

    Après le déjeuner, re-pirogue.

    "Rame, rame, rameur, ramez, on avance à rien dans c' canoë...", mais si on avance ! De 20 km par jour ! À moi les prochains J.O de pirogue...

    Bon, j'oublie vite le rythme de la pagaie à la vue des caméléons qui jouent à cache-cache dans les racines apparentes des arbres sur les berges. Un peu plus loin, ce sont des Propithèques de Verreaux (des lémuriens blancs à face noire ou "sifaka" en malgache) qui entament une danse étonnante, sautant sur leurs pattes arrières, bras levés, ils se déplacent de bond en bond ! On les dirait sortis d'un dessin animé ! Ils sont ici bien protégés puisqu'il est fady (tabou) de les chasser.

    Le paysage a brusquement changé, des parois de granit à pic ont remplacé les sables, parois sur lesquelles s'accrochent à la verticale des centaines de petites chauves-souris, qui sont, contrairement aux Sifaka, braconnées pour leur chair par certains...

    Grenouilles rouges, phalènes ambrés, tortues d'eau, geckos verts, la journée est un festival de couleurs offert par la faune de la Tsiribihina !

    Cet après-midi Tiana est nerveux, la partie du fleuve que nous remontons héberge des crocodiles du Nil, d'environ deux mètres, on en voit descendre des berges et glisser sur l'eau.
    Ils sont chassés par les habitants des berges, ce qui les pousse à squatter le fleuve.
    Keep cool... Nous n'avons pas chaviré ce matin, il n'y a pas de raison que ce soit pour maintenant...
    N'empêche que Tiana et moi sommes raides comme des piquets, attentifs à ne bouger que nos bras pour ne pas faire basculer notre coquille de bois...

    17h : la nuit tombe très vite et on a toutes les peines du monde à accoster à cause des bancs de sable et des trous d'eau qui nous barrent le passage jusqu'à la berge. On enlise la pirogue dans le sable et un mètre plus loin on a de l'eau jusqu'à la taille à essayer de la dégager, THE galère !

    Après une bonne demi-heure d'efforts et de jurons malgaches, on réussit quand même à la sortir de l'eau et me voilà donc à monter ma moustiquaire dans le noir sous les étoiles...

    À suivre...

  • Survivor

    Je suis toujours ravie de vous entendre proposer votre aide à Pokanel, "je pourrais venir construire des écoles à Madagascar le matin et aller à la plage l'après-midi, hein ?", oui.

    Mais la réalité, c'est que sans eau, sans électricité, sans clim, sans web, sans CARTE BLEUE, je sens que les rangs se disséminent... Et puis surtout, on ne vous sent pas encore bien au point sur les techniques de survie.

    C'est pour cela qu'à présent, vous trouverez ici les éléments de votre kit de parfait survivor... en préparation à venir nous aider à Madagascar.


    Pour cette première leçon, nous allons imaginer qu'affamés par 4 jours de jungle et ravis de retrouver la côte, vous décidiez d'aller pêcher l'oursin pour votre déjeuner.


    Gardez à l'esprit que l'oursin est fourbe et que contrairement à vous, il n'est pas enclin à la rencontre.


    En bref, vous vous retrouvez vite affamés ET avec des épines d'oursins profondément ancrées dans la plante des pieds.

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    Le premier réflexe (à part HURLER) est de vouloir se charcuter le pied à l'aide de votre machette... Grossière erreur, ce serait le tétanos assuré !

    Au lieu de ça, il vous suffira de quelques gouttes de jus de papaye sur la piqûre et de beaucoup de patience pour voir s'ouvrir lentement la plaie.

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    En appuyant ensuite doucement à la base de l'épine, vous la verrez sortir petit à petit.

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    Inutile de forcer tel Rambo, l'épine est très friable, risque de se casser dans la chair et vous seriez bons pour le dispensaire de brousse...

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    À noter, que ça marche très bien aussi avec du jus de citron dans le cas des sangsues des eaux marécageuses.

    La prochaine fois, nous verrons comment piroguer avec dignité au milieu des crocodiles !