Ambodiafontsy, le 25 septembre 2009.

C'est l'heure d'apprendre à se brosser les dents...

 Pour des petits spectateurs très attentifs...

Il faut multiplier les démonstrations afin que chacun se brosse soigneusement les dents...

Répéter les gestes et les explications pour qu'à la fin de la matinée, plus de 500 enfants apprivoisent cette future habitude.

Ravis de reçevoir leurs brosses à dents et dentifrices, tous affichent déjà de bien jolis sourires...

Alors qu'il suffit à la plupart d'entre nous d'un geste pour obtenir instantanément de l'eau ou de la lumière, à Ambodiafontsy rien ne relève de cette évidence.

Notamment pour la fourniture de l'eau.

L'école n'étant pas raccordée au réseau d'eau de la JIRAMA, il faut à chaque élève apporter tous les jours dans une bouteille, l'eau nécessaire au brossage des dents institué aux deux récréations par Pokanel. L'eau consommée pour l'hygiène quotidienne et l'entretien de l'école est puisée à une pompe présente au bord de la piste qui traverse le village.

Cette pompe à eau appartenant à la JIRAMA, son robinet est cadenassé et il faut avant de pouvoir tirer de l'eau, aller quérir dans le village le responsable de la pompe (avec de la chance, on le trouve dans la 1/2 heure) et lui payer 20 Ariary par seau d'eau tirée.

A la fin du mois, cette facture d'eau est répartie entre chaque écolier, augmentant ainsi les frais d'écolage mensuels que la majorité des familles a déjà bien du mal à payer (l'écolage représentant par enfant 4% d'un SMIC malgache, salaire que beaucoup n'atteignent pas). 

Pour remédier à cette situation aussi coûteuse que peu pratique, Pokanel va construire un puits à l'entrée de la cour d'école.  Ce 22 septembre, j'avais rendez-vous sur place pour une réunion de chantier entre l'entrepreneur, son aide, la directrice de l'école et moi-même.

Réunion de chantier sans paperboard mais avec une surface d'écriture illimitée...

Echanges, réflexion, divergences, la réunion s'éternise mais est au final constructive. Les travaux à Madagascar se faisant généralement sans l'ombre d'un cahier des charges, patience et négociations doivent faire bon ménage...

Surtout quand Mahery et ses copains s'invitent au milieu de la réunion...

Les travaux du puits débuteront le 5 octobre prochain et seront terminés pour le 31 octobre (avant le début de la saison de pluie).

Le projet sera financé par les inscriptions de 15 euros à la Freak Night qui se déroulera le 31 octobre dans Paris. 

Vous pourrez donc fêter dignement cette soirée de chasse aux trésors nocturne de Pokanel dans Paris. Votre motivation à évoluer -comme des poissons dans l'eau- dans Paris, et à vous désaltérer cette nuit-là permettra aux enfants d'Ambodiafontsy d'en faire autant !

Samedi après-midi, Pete Doherty (notre toxic addict préféré) et moi vous attendions au Verre Luisant pour la collecte de médicaments destinée au dispensaire d'Ambodiafontsy à Madagascar.

Chacun est venu apporter sa pierre à l'édifice en déposant son sac de médicaments (et même de très loin comme Pauline et Florine, transfuges picardes !), ce fut aussi l'occasion de faire de jolies rencontres autour d'un verre et de pectos malgaches.

Et preuve s'il le fallait que les petits ruisseaux font toujours de grandes rivières, 18 kilos de médicaments seront acheminés grâce à vous à Madagascar le 20 septembre.

Les médicaments étant la dépense la plus coûteuse pour Pokanel, les économies ainsi faites nous permettront d'acheter une tonne de riz supplémentaire, en plus des trois tonnes déjà prévues à être distribuées le 25 septembre aux villageois d'Ambodiafontsy et d'Ampitatafika.

Mille mercis à vous tous qui avez pris le temps de trier vos médicaments et de passer nous les offrir samedi ou de nous les envoyer, objectif Toxic B.A atteint ! 

L'arrivée surprise hier d'un mystérieux carton pour Pokanel...

Grâce à Nutella, les plus petits du village d'Ambodiafontsy vont ouvrir de grands yeux devant ces compagnons dont ils ne soupçonnent pas même l'existence...

Merci beaucoup de cette attention adorable, Nutella ! Et on ne manquera pas de vous faire partager cette découverte en photos, au mois de septembre sur place.

Enchaîner Think the world juste après le Chic Trophy, ça donne ce résultat...

Début d'un rangement radical par la tombola du Chic Trophy...

Résultat = 181 euros.

En septembre, nous fournirons de votre part des jeux pour les récréations aux deux écoles d'Ambodiafontsy qui accueillent près de 500 enfants. Un grand merci à tous pour les futurs rires de nos petits protégés ! 

Seconde étape du rangement post Chic Trophy, je découvre les petits cadeaux remis à Anita le jour J...

Hier, je vous parlais du tensiomètre du Rallye des Pintades, le voici arrivé à bon port grâce au médecin de Pokanel, le docteur Annette Ramanambe, qui s'est chargée de l'acheminer entre autres choses à Madagascar.

Il sert à présent au Docteur Hanitra lors de ses consultations au dispensaire d'Ambodiafontsy, merci à tous... Je pense que le sourire du Docteur Hanitra parle de lui-même... On vous fait la OLA !

Olaaa !

C'est un fait, les posts sur le tricot sont vos préférés...

Pour cette raison, nous avons décidé d'initier les Echanges Tricot International entre Paris et Antananarivo.

L'idée est de proposer à des blogueuses tricoteuses de créer et d'offrir leurs oeuvres à des familles malgaches qui en seront ravies.

J'ai essayé de donner l'exemple en tricotant une écharpe (il fait 5°C le soir en juillet sur les hauts plateaux malgaches) mais j'ai dû me rendre à l'évidence... Il vaut mieux que je continue le tennis ne pas complexer toutes les participantes du Knit Spirit qui admirent mes points mousse ancestraux japonais.

Heureusement, Kriss est bien plus douée en tricot et sa réalisation beaucoup plus probante !

La première écharpe du Tricot International était donc prête à s'envoler vers Madagascar...

Attention... Magie des effets spéciaux... Voici Sandy, très touchée par le cadeau de Kriss et fière à l'idée de "la porter à la communion de ma fille au mois de juin" !

Une semaine plus tard, Sandy tenait à offrir à Kriss en échange, une pochette tricotée en sisal (la laine coûtant beaucoup trop cher à Madagascar par rapport au niveau de vie) qu'elle s'était empressée de réaliser pour Kriss.

Voici donc le premier échange chaleureux du Tricot International. Merci beaucoup à Kriss et Sandy pour les sourires et l'attention échangés...

Tout comme Kriss, si vous en avez envie, à vos aiguilles !

Ceux de l'Electrocardiographe... que je n'ai pas eu le temps de configurer au PC ce soir.

En voyant tout ce matériel arriver aujourd'hui, je pensais à la première fois que j'en avais entendu parler, dans le bureau du médecin du dispensaire.

Florentine Ramanambe, vice-présidente du collectif de gestion du dispensaire, m'avait glissé à l'oreille "il faudrait cet appareil pour faire les électrocardiogrammes parce que nous sommes trop loin de l'hôpital, je sais que ça coûte cher mais vois avec Anita ce que vous pouvez faire..."

Voilà, c'est fait !

Mais ce même matin, il y a un an, l'électrocardiographe n'était encore qu'un lointain projet et le docteur Hanitra s'adressait tout à coup à moi en semblant toute gênée... Une histoire de thermomètres frontaux pour mesurer la fièvre induite par la dengue et dont elle n'arrivait pas à comprendre la notice...

Je me souvenais parfaitement les avoir apportés ces thermomètres... Anita me les avait remis juste avant de quitter Paris, "j'ai obtenu un lot de 20 pièces qui sera très utile pour le dispensaire". Dans la rapidité du départ, nous n'en avons pas plus parlé, j'ai pris le sac de thermomètres, direction Madagascar.

Et ce matin-là, devant la confusion du docteur Hanitra, je me suis penchée de plus près sur ces fameux thermomètres et leur notice...

C'est peu dire que j'ai alors vécu un grand moment de solitude.

Devant le médecin, son assistante et quelques 5 autres personnes, je me suis dit qu'Anita avait dû les voler, les trouver, les reçevoir en cadeau d'un bienfaiteur des pays de l'Est... Pas un mot de français et une notice pleine de conditions très précises à respecter pour obtenir un diagnostic fiable...

Gérard d'Aboville et sa traversée à la rame, le retour ! Pendant 10 minutes au moins... avec des chiffres à convertir en Fahrenheit puis en degrés celsius, des languettes qui devaient virer de couleurs mais pas plus loin qu'un certain repère, sinon il fallait diviser par x et retrancher y, etc, etc... J'ai moi aussi viré (à l'intérieur) du rouge, au blanc en passant par le vert...

Je ne sais pas comment j'ai pu zapper ce moment de gloire linguistique et surtout oublier d'en parler à mon retour... jusqu'à aujourd'hui lorsque j'ai entendu l'intéressée me dire au téléphone "super ! j'ai eu d'autres thermomètres !"... mais pressées par le temps, notre conversation s'est arrêtée là.

Alors avant d'oublier de nouveau... J'adresse via ce post un message subliminal en direction de celle qui se reconnaîtra... pour qu'elle glisse dans un certain sac, une petite traduction en malgache ou français... des grandes lignes d'une notice semblant provenir de la frontière russo-chinoise... спасибо !

J'ouvre la boîte aux lettres ce soir et j'y trouve d'abord ceci...

Yes ! Un grand merci à Marion pour son joli geste, les écoliers d'Ambodiafontsy s'appliqueront à en faire de jolis mots... :)

Et puis le courrier des lecteurs (nombreux et drôles, on a de la chance !) avec cette question pertinente de Melle C : "Quelle drogue, tu prends ?"

En préambule à la réponse, je commencerai par mettre toute la dream team de Pokanel dans le même sac, puisque je ne suis pas la seule à me droguer, il n'y a pas de raison que je sois la seule à assumer publiquement mon addiction.

Donc solidairement, Anita, Hery et moi, nous nous droguons quotidiennement sans résultats probants à aucune de nos cures de désintox au...

D'ailleurs, nous espérons bien un prochain sponsoring Coca, tellement la bonne santé de l'entreprise nous doit beaucoup... Si quelqu'un ici travaille chez Coca ou joue au tennis avec son PDG, une récompense est offerte pour tout networking pro Pokanel ! 

Lorsque l'on parle de Madagascar, les gens qui ne connaissent pas le pays, vont souvent évoquer dans l'ordre "le dessin animé Madagascar 1 & 2, la pauvreté et le fameux sourire malgache".

No comment sur les dessins animés (je ne les ai pas vus), la misère le plus souvent en toile de fond est une réalité sans être une identité, quant au célèbre sourire malgache... Ce n'est pas un mythe, le sens de l'accueil malgache et le sourire ne se démentent jamais à Madagascar.

En revanche, si sourire est naturel, l’amélioration de l’hygiène bucco-dentaire est l’un des combats les plus importants à mener pour le développement des enfants à Madagascar.

Parce que le plus petit problème dentaire nuit au suivi en classe, parce qu’il engendre aussi des problèmes de croissance, voire de malnutrition, il est primordial de le prendre en compte dès le plus jeune âge.

 
Avec un revenu moyen d’environ 70 centimes d’euros par personne et par jour, l’hygiène bucco-dentaire est assurée le plus souvent à l’aide de morceaux de bois en guise de brosse à dents. (Je vous mets la démarche à suivre, si un jour vous vous perdiez dans la Creuse sans votre brosse à dents...)

Une étude sanitaire auprès de 6 établissements primaires publics de l’île, soit 42 classes visitées et 1806 élèves auscultés, a montré que 75% d’entre eux sont porteurs de caries dentaires.

D'où l'urgence, d'équiper les écoliers d'un kit "brosse à dents + dentifrice", de leur apprendre à s'en servir et d’ancrer l’hygiène bucco-dentaire dans les gestes du quotidien.

Et ça marche ! Les enfants, au début intrigués, ont maintenant pris la bonne habitude de se brosser les dents à chaque récréation.

Mon bureau est en ce moment très "cling cling !" en attendant le prochain départ pour Madagascar... Nous avons profité d'un dollar avantageux et de la super gentillesse de mon dentiste le Dr Pugnière, pour commander 5000 brosses à dents so cling !